Les Applications

La cancérologie

La médecine nucléaire qui utilise principalement deux techniques d’imagerie isotopique connaît actuellement une expansion remarquable dans le domaine de la cancérologie.
La scintigraphie utilise des radiotraceurs émetteurs d’un seul photon détecté à l’aide de gamma-caméras. Certains radiotraceurs, notamment le gallium 67, utilisé dans les lymphomes ou le technétium 99m, employé dans le dépistage du cancer du sein, fournissent des informations sur l’accroissement de la densité cellulaire ou le métabolisme des lésions tumorales.
La scintigraphie permet le ciblage spécifique des molécules et une imagerie métabolique. De plus, elle a une grande sensibilité de détection surtout lorsque le cancer capte intensément le traceur.
Quant à la tomographie par émission de positons, ses applications en cancérologie concernent les cancers pulmonaires, les lymphomes, les mélanomes, les cancers du tube digestif, de la zone ORL et du sein. Elle utilise comme traceur radioactif un sucre analogue au glucose marqué au fluor 18 (le 18F-FDG) de courte durée de vie (110 minutes environ).
Les cellules cancéreuses ayant en effet la particularité d’accroître leur consommation de glucose, le FDG s’y accumule préférentiellement. L’analyse par TEP de la distribution de ce composé sert à déceler d’éventuelles tumeurs. En un seul examen, il est alors possible de différencier le tissu sain des tumeurs malignes et de leurs métastases. Grâce à cette technique, les récidives éventuelles sont dépistées plus précocement. L’analyse par TEP de la distribution du FDG, pratiquée peu après l’administration d’un traitement anticancéreux, permet également d’évaluer beaucoup plus rapidement la réponse aux traitements et de mieux les adapter.

L’innovation thérapeutique

Dans le domaine de l’innovation thérapeutique, l’usage de la TEP réduit considérablement les délais d’autorisation de mise sur le marché et diminue d’autant les coûts de développement de nouveaux médicaments. Ainsi par exemple, il aura fallu huit ans et plusieurs milliers de patients pour fixer, par des méthodes conventionnelles, la posologie et les doses limites d’un médicament contre la schizophrénie. Par tomographie par émission de positons, ces essais n’ont nécessité que onze patients et quelques jours pour aboutir à un résultat équivalent et même plus précis.
La tomographie par émission de positons propose une méthode unique pour étudier le mécanisme d’action d’un médicament directement chez l’homme. Le traceur choisi peut être le principe actif du médicament ou un paramètre physiologique représentatif de l’impact qu’il peut avoir. Ces études aident à l’établissement des futures posologies. Cependant, bien avant l’établissement de ces posologies, c’est-à-dire dès les premières phases de découverte et de développement du médicament, la TEP se révèle déjà un outil précieux et permet d’estimer, dès les premiers essais, la distribution du médicament ainsi que sa faculté à agir sur une cible prédéterminée. Ces études évitent très tôt le développement de médicaments aux effets indésirables trop nombreux résultants d’une mauvaise localisation du principe actif. Dans une phase plus avancée de développement, le mécanisme d’action du médicament chez le sujet sain et chez le malade est évalué pour vérifier le concept pharmacologique du composé. Enfin, lorsque des marqueurs spécifiques d’une pathologie existent, l’efficacité du médicament peut être mesurée avec précision avant l’autorisation de mise sur le marché. La TEP a ainsi permis de confirmer l’efficacité de traitements médicamenteux visant à ralentir ou à stabiliser l’évolution de la maladie de Parkinson. C’est dans le domaine des médicaments agissant sur le cerveau que l’avancée procurée par la TEP a été la plus spectaculaire ces dernières années